Collège Leo Delibes

Collège – Fresnay Sur Sarthe

Sarthe
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Les 4B ont remporté le 2e prix de la classe presse organisé par le CLEMI dans le cadre de l’éducation aux médias menée par Mme Villatte, professeure documentaliste et Mme Clech, professeure de français.
Bravo à Antoën Aïtali et Gabriel Hubert, auteurs de l’article vainqueur qui portait sur le thème suivant : « Comment c’était avant ? ».

Regards croisés sur la guerre

Le monde est actuellement émaillé de conflits. La guerre entre la Russie et l’Ukraine avec son lot de drames et de souffrances émaille notre actualité depuis un an déjà. Les populations sont impactées dans leur quotidien, notamment les enfants.

Cela ravive les souvenirs chez ceux qui ont vécu leur enfance pendant la Seconde Guerre mondiale. Afin de mieux comprendre à travers le regard de ces enfants comment on vivait avant en temps de guerre, voici le témoignage de deux personnes que l’on a interviewées, Jacqueline Brûlé et Joseph Lindwasser. Ils ont accepté tous deux de replonger dans leur passé.

C’était comment pendant la guerre ?

Jacqueline Brulé, 90 ans, habite à côté d’Alençon. Elle avait cinq ans pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle était très émue de raviver ses souvenirs.

Elle n’était qu’une enfant à cette époque. Pour elle c’était difficile.

Tout d’abord, il y avait des privations, c’est-à-dire qu’il y avait des tickets de rationnement. Il fallait recycler les vêtements comme par exemple prendre un drap de lit et en faire une robe ou autre chose.

De plus, les Allemands faisaient partie intégrante de l’école, ils occupaient les salles de classes. Les cours étaient alternés : les Français faisaient l’école le matin et les Allemands l’après-midi. Pour se rendre à l’école, Jacqueline devait parcourir pas moins de dix kilomètres aller-retour à l’âge de sept ans. Dans les établissements scolaires, à cause de la guerre, la qualité de la nourriture à la cantine était déplorable. Il y avait les fameuses betteraves à vaches.

Jacqueline nous raconte quelques anecdotes :

« Je me rappelle que les Allemands arrachaient les pages dans les manuels d’histoire-géographie quand il y avait des dates de défaites de l’Allemagne. »

Son souvenir marquant : « J’ai fait ma communion avec des habits de garçon.»

La Sarthe, terre d’accueil pendant la guerre

Joseph Lindwasser est un « enfant caché » de la guerre. Il est né en 1933. Ses parents tenaient un magasin de confection et de sur-mesure à Malakoff, dans la banlieue sud de Paris. Ils étaient six enfants dans la famille : cinq garçons et une fille.

Quand les Allemands ont envahi la France, le gouvernement de Vichy a édicté des lois anti-juives qui ont fait que sa mère, de peur de la répression qu’ils auraient pu subir, a pris des contacts, et la décision de les envoyer, hors de Paris, dans des familles sarthoises. C’est ainsi qu’après un trajet périlleux, Joseph a été accueilli avec son petit frère chez Mr et Mme Lefevre qui ont été reconnus « Justes parmi la nation ».

Joseph Lindwasser et son frère ont vécu ensuite à peu près normalement sous le faux nom de «Levasseur ». Joseph a été scolarisé à St Biez en Belin, « J’ai le souvenir d’avoir dû trier des pâtes, des coquillettes, pour en retirer les charençons…»

Pour les enfants qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale, cette époque trouble fut difficile et continue de marquer les esprits. Joseph et Jacqueline nous ont tous deux dit la même chose : c’est une époque qu’ils ne veulent pas revivre.

Gabriel Hubert et Antoën Aïtali, collège Léo Delibes, Fresnay-sur-Sarthe